Chronique du roman "Journal d'un corps", de l'écrivain Daniel Pennac.
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Aujourd’hui, je vous parle du distrayant roman “Journal d’un corps”, habile trompe-l’œil de Daniel Pennac, un de mes écrivains préférés. Côté écriture, je vous dis si j’ai enfin terminé le 1er jet de mon 2e roman, et comment je m’y prends pour attaquer le 4e jet de mon premier manuscrit… (oui, il y a de quoi s’emmêler les stylos !)

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Le malicieux Daniel Pennac, mon “parrain” du roman

Allez, je vous l’avoue : j’ai découvert Daniel Pennac sur le tard, il y a environ cinq ou six ans, alors que c’est une grande star littéraire des années 1990 ! En plus, mon coup de cœur pour cet auteur n’est pas parti d’un de ses nombreux romans publiés chez Gallimard, mais d’un petit essai de 1992, ayant pour titre “Comme un roman”. Je l’avais pris au hasard dans la bibliothèque de la collègue qui m’hébergeait, et je ne m’attendais pas à un tel engouement pour cette déclaration d’amour à la lecture.

“Il faut voler le temps de lire (comme celui d’écrire, d’ailleurs).”

Cette citation extraite de “Comme un roman”, essai de Daniel Pennac sur la lecture qui donne furieusement envie de se ruer dans une bibliothèque, est accrochée en permanence au-dessus de mon bureau. Pour lire, comme pour écrire, il faut faire de la place dans nos vies, et notamment braver la temporalité des écrans.

J’étais tellement emballée par ma lecture que je prenais carrément des notes dans mon lit, sur un petit calepin qui traînait dans le coin – chose que, habituellement, je ne fais jamais. C’était la période de ma vie où je me réconciliais avec la lecture, comme je le raconte dans la bande-annonce du podcast, et ce manifeste pour la fiction a puissamment résonné en moi. Je me suis ensuite jetée sur sa plus fameuse série de romans, la saga Malaussène, et suis définitivement tombée sous le charme de sa plume facétieuse, créative et parsemée d’argot savoureux. Tout ce que j’aime !

Il n’y avait que Pennac pour oser nous proposer le “Journal d’un corps”

Pour cette chronique, j’ai décidé de vous parler d’un des romans moins connus de Daniel Pennac, paru chez Gallimard en 2012 : l’étonnant “Journal d’un corps”. L’auteur nous propose ici le faux journal d’un homme distingué, intellectuel et bourgeois, écrit de 13 à 87 ans, et publié de manière posthume. L’unique sujet de ce journal ? Son corps ! On ne connaît ni son nom, si son métier, mais on apprend tout de son intimité corporelle, charnelle et même digestive.

Ce qui m’a séduite dans “Journal d’un corps”

Dans cet exercice romanesque atypique, on retrouve tout ce que j’aimais déjà chez Daniel Pennac, et même plus :

  • L’habile trompe-l’œil de ce faux journal, au format très vraisemblable. Daniel Pennac pousse le jeu avec les lecteurs jusqu’à intégrer une préface, dans laquelle il explique comment il s’est “procuré” le journal que nous tenons entre les mains… J’ai adoré cette démarche, typique de son espièglerie, et qui parodie gentiment la tendance actuelle à toujours vouloir retrouver des “histoires vraies” dans les romans ;
  • Une succession de petites entrées courtes, qui font que le livre se lit tout seul – la belle plume de Daniel Pennac ne gâchant rien ;
  • L’humour, une des signatures de cet écrivain, qui n’hésite pas à nous faire sourire des sujets les plus tabous autour du corps ;
  • L’attention précise, et même infime, portée à son propre corps par le narrateur – ça m’a rappelé la méditation de pleine conscience, que je pratique ;
  • Un bourgeois né en 1923 qui se livre ainsi sur son corps et son intimité, ça casse les codes de la masculinité, ce qui n’est jamais inintéressant !

Côté écriture : j’ai ENFIN terminé le 1er jet de mon 2e roman

Pour être plus précise, j’ai “décidé” que mon premier jet était terminé, car je n’en pouvais plus de bloquer sur le dernier chapitre. Je suis sûre que, quand je reviendrai sur le manuscrit pour attaquer le 2e jet, ça sera beaucoup plus facile d’écrire ces scènes finales ! Et surtout, cette décision m’a permis d’enfin me replonger dans le manuscrit de mon premier roman, qui attendait patiemment son tour depuis… un an. Quand j’ai réalisé ça, je suis tombée des nues. Qu’est-ce que c’est passé vite !

Dans le podcast, je vous livre un synopsis de ce premier roman, et vous explique en détail comment j’en suis arrivée à mon 3e jet. Enfin, je vous expose les étapes qu’il me reste pour intégrer les retours des mes sept bêta-lecteurs et bêta-lectrices dans le manuscrit, et ainsi produire un 4e jet de la mort qui tue. J’ai du pain sur la planche : cet été, ça va réécrire et corriger dans les chaumières !

Je vous retrouve fin juillet pour une interview d’autrice, où on parlera écriture et publication 🙂

Au fait, êtes-ce que vous aussi vous êtes toqué·es de Daniel Pennac ? Et si oui, aviez-vous lu le moins connu “Journal d’un corps” ?

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[…] presque tendrement et où se mélangent « les Noirs, les Juifs et les Arabes », m’a rappelé les romans de mon cher Daniel Pennac. Là aussi, on retrouve toute une galerie de personnages hauts en couleur : le vieux Monsieur Hamil […]

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[…] pages, l’espièglerie et la liberté qui se dégagent de son écriture m’ont rappelé ce que j’adore chez Daniel Pennac. En découvrant la plume de Clémentine Beauvais pour la première fois, j’ai eu cette même […]