Chronique de podcast sur le roman Âge tendre, de l'écrivaine Clémentine Beauvais, et témoignage sur un envoi de manuscrit aux éditeurs
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Salut, c’est Marion ! Dans ce 24e épisode de La Page Sensible, je vous parle d’une autrice dite jeunesse que toutes mes copines adultes aiment (tiens, tiens), une fille hyper brillante, sympathique, inventive et drôle, j’ai nommé : Clémentine Beauvais. Et, plus précisément, de son roman Âge tendre, une lecture que j’ai trouvée particulièrement réjouissante. Ensuite, côté écriture, je vous raconte l’envoi de mon premier manuscrit de roman à une quinzaine de maisons d’édition, ou comment j’ai enfin fait le grand saut (terrifiant).

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Clémentine Beauvais, une autrice précoce, facétieuse et hyper-créative

J’ai découvert Clémentine Beauvais l’été dernier, en écoutant un épisode de l’excellent podcast d’écriture Assez Parlé où elle était interviewée. J’ai aussitôt été séduite par les résumés de ses romans et par sa personnalité pétillante, drôle et tout simplement brillante. En songeant qu’on a environ le même âge, qu’elle enseigne à la fac en Angleterre et qu’elle a déjà publié une quinzaine de romans, je me suis sentie à la fois humble et inspirée.

— Marion, qu’est-ce que tu veux devenir quand tu seras grande ?
— Clémentine Beauvais.

Premières émotions avec le roman en vers Songe à la douceur

C’est ma copine Éléonore, du podcast La Croqueuse de Livres, qui m’a prêté ma première lecture de Clémentine Beauvais : Songe à la douceur. Ce roman en vers libres très innovant remixe le classique russe Eugène Onéguine, version amourette parisienne contemporaine. Il fallait oser.

Dès les premières pages, l’espièglerie et la liberté qui se dégagent de son écriture m’ont rappelé ce que j’adore chez Daniel Pennac. En découvrant la plume de Clémentine Beauvais pour la première fois, j’ai eu cette même impression de connivence fraternelle, qui m’a furieusement donné envie d’écrire à mon tour avec une voix qui me serait singulière.

Âge tendre, un roman en trompe-l’œil sur l’adolescence, la vieillesse, la vie et la mort

Depuis, je me suis mis en tête de lire absolument tout ce que Clémentine Beauvais a écrit. Aujourd’hui, je vous parle donc d’un gros coup de cœur : le roman Âge Tendre, paru en 2020 chez Sarbacane. C’est l’histoire de Valentin, un adolescent doux, un peu atypique et maladivement timide qui, juste après le collège, doit effectuer un service civique d’un an à l’autre bout de la France.

À son grand dam, le logiciel de service civique affecte Valentin à Boulogne-sur-Mer, dans un EHPAD dédié aux personnes atteintes de démence (type Alzheimer). Clémentine Beauvais nous présente alors un lieu à la fois fictif, délirant et convainquant, les « unités Mnémosyne ». À la manière du film Le Truman Show, ces maisons de retraite recréent un décor factice pour faire croire aux pensionnaires qu’ils vivent encore dans les années 1960-70. Un univers en carton-pâte qui permettra pourtant à Valentin de créer des amitiés bien réelles.

Pourquoi est-ce que je parle de trompe-l’œil pour ce livre ? Parce que tout le roman prend la forme d’un rapport de service civique, rédigé de la plume maladroite et touchante de l’adolescent. Mais quel culot, j’adore !!!

Pourquoi la lecture d’Âge tendre m’a autant touchée

  • La liberté de forme, la fraîcheur et la créativité débordante dont Clémentine Beauvais fait preuve dans son approche du roman ;
  • L’humour : j’ai BEAUCOUP rigolé en lisant Âge tendre, surtout le début, quand Valentin découvre son affectation !
  • La voix du jeune narrateur, que j’ai trouvé touchant, drôle et atypique, surtout quand il essaye d’utiliser des mots de grande personne pour enrichir son rapport de service civique. Sa maladresse comique et attendrissante m’a souvent rappelé un de mes romans préférés, La Vie devant soi de Romain Gary ;
  • Le plaisir de lire les écrits d’une jeune femme de ma génération (un peu comme avec l’écrivaine irlandaise Sally Rooney) ;
  • Les thèmes contemporains que Clémentine Beauvais aborde sans lourdeurs : genre, spectre autistique, amitié, famille, adolescence, vieillesse, grandir, mourir.

Côté écriture : j’ai envoyé mon premier manuscrit à quinze maisons d’édition (gloups)

Oui, ça y est, la première salve d’envois est passée : j’ai soumis mon premier manuscrit de roman à quinze maisons d’édition sélectionnées avec soin ! Ça m’a mis un trac pas possible, je n’ai jamais autant transpiré des mains, mais vos adorables commentaires suite au dernier épisode m’ont grandement aidée à surmonter ma peur.

Pour l’instant, je n’ai fait que des envois électroniques, par mail ou directement sur le site des maisons d’édition. J’ai également déposé le manuscrit sur la plate-forme Édith & Nous, qui regroupe une centaine d’éditeurs (à ce jour, car ils en rajoutent tout le temps), et notamment quelques-uns que je vise tout particulièrement.

Et la suite ?

Il me reste encore à expédier un ou deux manuscrits par courrier, que je n’ai pas eu le temps de faire car j’ai passé près d’une heure sur chaque mail. En effet, je tenais à personnaliser chaque envoi en expliquant à la maison d’édition pourquoi j’admire son travail et pourquoi je pense que mon roman pourrait les intéresser.

Et ensuite… Je croise très fort tous les doigts de pied et j’attends six mois avec force stupeur et tremblements, car les réponses peuvent mettre très longtemps à arriver (quand elles arrivent). En septembre, si on ne m’a proposé aucun contrat d’édition, je soumettrai le manuscrit à quinze autres maisons (et je sais déjà lesquelles !).

En attendant, je ne compte pas consacrer mon temps à invoquer les dieux de la littérature, mais je vais plutôt m’atteler à la V2 de mon deuxième roman (dont j’avais terminé le premier jet l’année dernière). Pour l’Ascension, j’ai même prévu une petite retraite d’écriture dans un chalet avec ma chère amie Luisa ! Hâte de vous raconter ça.

Et vous, est-ce que vous connaissiez déjà Clémentine Beauvais ? Si oui, quels sont vos livres préférés de cette autrice facétieuse ? Dites-moi tout ça en commentaire 🙂

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Christophe
Christophe
10 mois

Oho
On a toujours autant envie de lire les livres dont tu parles et j’en profite pour encourager encore ces lectures a voix haute ( et agreable) qui sont super à écouter. On en reveudemande!
Bon travail à l’ascension !
Bravo toujours.

Pauline
Pauline
10 mois

Olala, Clémentine Beauvais… *yeux qui brillent* Je n’ai pas (encore) tout lu mais j’ai adoré les Petites Reines et aussi les Facétieuses ! Et c’est vrai que ça fait penser à Pennac avec le côté créatif et drôle ! (D’ailleurs Clémentine Beauvais sera à la bib Teisseire fin juin !… OMG)

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[…] tout récemment car une amie m’a dit : « tu verras, ça va te rappeler le narrateur dans Âge Tendre. » Et elle avait parfaitement raison […]